Histoire, patrimoine
   

 

 

 

Á la fin de la préhistoire, le site qui va accueillir le futur village de Saint Paul se présente comme une colline verdoyante dominant la mer de ses 180 m de haut. Quelques galets sur les pentes Nord et Sud de cette colline témoignent d'un passé où la mer était présente. Attirés sans doute par la luxuriance des vallées, les Ligures seront les premières peuplades à s'installer. Ce n'est que vers le Xème siècle que ces peuples, par crainte des Maures, rejoindront les hauteurs sur le "puy" où se trouve l'actuelle chapelle Saint Michel. Une chapelle (peut-être celle de Saint Michel) et dédiée à Saint Paul y sera construite. Entre le XIIème siècle et le XIVème siècle, la population se regroupera autour du château implanté près de la chapelle Saint Paul au début du XIIème siècle par une famille aristocratique donnant ainsi naissance à un "castrum" et prenant le nom de Saint Paul.

  Vue de cette même colline en 2007
 

 

Les remparts de Saint Paul

Situé au sommet d'un contrefort rocheux, le village de Saint Paul, par cette position naturelle d'observation se prêtait à devenir une place forte.

En 1536, François 1er fit démolir les anciens murs d'enceinte datant du siècle précédent, pour en construire de plus imposants destinés à la protection du fleuve (Var) contre une nouvelle attaque de Charles V et pour contrebalancer la place forte de Nice appartenant au duc de Savoie. La fortification est l'oeuvre de l'ingénieur militaire François Mandon de Saint Rémy, et fut réalisée suivant les techniques modernes militaires de l'époque, c'est-à-dire une enceinte bastionnée. Les remparts ont été classés monument historique en 1945.

De nos jours, les remparts sont bien conservés, et cernent encore entièrement le village. Deux ouvertures ont été pratiquées dans les remparts pour permettre le passage des véhicules : une à la fin du XIXème siècle dans le rempart Nord et une au XXème siècle dans le bastion Saint Michel.

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Vue des remparts Est en 1920 (photo recolorée)

Vue des remparts Ouest en 1920 (photo recolorée)

Vue des remparts en 1910 (carte postale | Même vue en 2008

 

 
 
 
 
 
 
 
 
   
 

La porte royale

C'est la porte d'entrée au Nord du village, ou porte de Vence, Elle a une forme massive et plein cintre et elle date de l'origine des remparts.

 

 

 

  Autre vue
     

 

Le canon Lacan

A côté de la porte de Vence se trouve le canon Lacan.C'est le trophée de la bataille de Ceresole d'Alba dans le Piémont en 1544 . A la mort du duc de Milan, Francesco Sforza, Charles V, en l'absence d'héritier de ce dernier, en profita pour concéder l'investiture de duc à son fils Philippe (le futur Philippe II). Ce fut alors la fin de la trêve stipulée par François 1er. La reprise des hostilités vit la victoire des troupes françaises. Le canon doit son nom au capitaine saint-paulois Lacan qui servait François 1er.

Pour la petite histoire: vers la fin du XVIème siècle les Vençois, en rivalité avec Saint-Paul décidèrent de venir une nuit voler le canon (non scellé à l'époque). Les Saint-Paulois eurent vent du projet et chargèrent le canon avec des cerises. Le bruit infernal, fit fuir les Vençois couverts de tâches rouges leur faisant croire à des blessures. Cette histoire fut longtemps racontée pendant les veillées, au grand dam des Vençois.

 
    Autre vue
    Vues de la porte et du canon en 1910 et en 2007: 1 | 2
     

 

 

La tour-porte à mâchicoulis

Le mâchicoulis est une galerie de pierre construite en surplomb, c'est à dire en avancée, au sommet des murailles d'une fortification ou d'une tour. Celui-ci permettant l'observation de l'ennemi ou le jet de divers projectiles à la verticale sur les assaillants.

Cette tour, datant du XIVème siècle, surplombe la porte royale et elle avait pour mission de défendre cette entrée au débouché du pont levis. Le dernier étage, à ciel ouvert, présente une bordure à hauteur d'homme, percée d'archères.

Ce monument est classé monument historique.

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La fontaine

En empruntant la rue Grande (après avoir passé la Porte Royale), on arrive à la place de la Grande Fontaine, construite en 1615 par Melchior Martin, un tailleur de pierre du village et classée depuis 1850. Elle a inspiré de nombreux peintres et photographes. La fontaine est de style provençal. Au-dessus du vasque de la fontaine, les barres en fer servaient de support pour les cruches. De nos jours, ces barres sont incurvées. La place de la Fontaine, accueillait les étals des colporteurs.

Sur la Placette, il y a une fontaine plus vieille d’où l’eau s’écoule depuis 1611.

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La fontaine au début du XXème siècle

     
 

Le puits de la rue Grande

Ce puits est probablement très ancien, puisque se situant dans une enclave entre les maisons très serrées du village, au pied des escaliers menant à l'église. Jusqu'à la fin des années 1990, ce puits en pierres a conservé sa forme originelle. Il était surmonté d'un ouvrage en ferronnerie à deux barres, finement travaillé et se terminant par un bouquet de feuilles elles-aussi en fer forgé. La poulie pleine y était encore accrochée. Il est difficile de situer l'époque pour ce travail de ferronnerie mais ce genre d'ouvrage était courant à la fin du XVIIème siècle et jusqu'au mileiu du XIXème en Provence.

Malheureusement, ce puits a été transformé il y a une quinzaine d'années,. Il a été amputé de sa magnifique console de fer forgé, les vieilles pierres ont été recouvertes d'un infâme crépi et l'ouverture bouchée avec une plaque de métal plein. Le puits au charme incroyable a laissé place à un "camembert" pour reprendre le terme des anciens Saint Paulois outrés par ce massacre et qui se retournent encore dans leur tombe.

J'ai donc voulu rendre, l'espace d'une photo, cet ancien puits à son paysage actuel et je vous laisse "admirer" la transformation. Si des connaisseurs en puits, fer forgé visitent ce site, j'aimerais avoir leur avis éclairé sur cet ouvrage: Contact@saintpauldevence.info .

Puits jusqu'à la fin des années 1990.

Puits actuel

   
     
  L'église

L'église fut construite au XIIIème siècle. Elle avait été placée de façon à fermer la cour du château qui était située au pied et au Nord du Donjon. Son choeur est roman, et sa nef unique est carrée renforcée par des collatéraux gothiques ajoutés au XVe siècle. L'église a subi de nombreuses modifications au cours des siècles: les voûtes ont été refaites au XVIIème siècle. L'évêque de Vence, Antoine Godeau prendra une ordonnace épiscopale en 1666, approuvée par Louis XIV, pour l'ériger en Collégiale, ce qui la hausse quasiment au niveau d'une cathédrale.

Quelques années plus tard, à l'instigation d'Alexandre Bernardi et de son frère, chanoine de l'Eglise Saint-Jean de Latran, gentilhomme de la Chambre secrète du Pape Innocent XI , est édifiée en forme de transept (c'est une nef transversale qui coupe à angle droit la nef principale d’une église et lui donne la forme symbolique d’une croix) sur les restes du château, la chapelle Saint Clément . Dans une châsse de l'autel, se trouvent les ossements recueillis dans les catacombes romaines d'un martyr, Saint Clément.

La porte de l'église sera refaite en 1764 et un nouvel autel en marbre est mis en place en 1787.

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  Le clocher

"Dans chaque église, il y a toujours quelque chose qui cloche."

Jacques Prévert

La cloche qui rythme la vie du village, fut fondue en 1672. Le clocher s'étant effondré en 1739, il a été rebâti et l'on peut y lire une inscription encastrée à sa base: "Ce clocher autrefois bâti à gauche a été réédifié à droite et porté plus haut en 1740".

  Autre vue
     
 

La chapelle des pénitents blancs

La chapelle des Pénitents blancs, ou chapelle Sainte-Croix, fut construite au XVIIème siècle. Elle était destinée aux pénitents blancs. Elle est devenue le lieu de leurs réunions, de leurs rassemblements pour le départ aux processions. Elle servait également de lieu pour les diverses élections comme celles des consuls et des officiers municipaux. Le rôle des pénitents blancs, s'il était avant tout religieux était également d'aider les pauvres en leur distribuant de la soupe.

Elle possède un clocher à trois côtés que l'on retrouve dans plusieurs chapelles de pénitents construites à cette époque, comme la chapelle des Pénitents à Utelle construite également au XVIIème siècle (mais aussi celles de Sospel, de Valdeblore, de Sanary, de Tourettes-Levens...).

En 2006, la municipalité de Saint Paul, bénéficiant pour moitié de subventions du Conseil général, de la Région et de la communauté d'agglomération Sophia Antopolis décidait après avoir rénové la chapelle de l'aménager suivant un projet de Folon à titre posthume. Cet immense artiste, à qui ce projet tenait à coeur, a disparu en octobre 2005, sans en voir la concrétisation . Connu aux quatre coins du monde pour ses aquarelles et ses sculptures, cet artiste belge vivait à Monaco, où il avait son atelier. Des liens affectifs et de travail le liait depuis plusieurs années au village de Saint Paul. Le projet de décoration imaginé par Folon repose sur le thème du don, choix lié à la vocation caritative de la confrérie des Pénitents Blancs.

La chapelle est désormais ouverte au public: s'adresser à l'Office de Tourisme de Saint Paul pour les heures et tarif de la visite.

     
  Autre vue
  Vue de la chapelle avant travaux
     

 

 

 

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Le donjon

Le donjon est ce qui subsiste de l'ancien château datant du début du XIIème siècle. A l'époque c'était le logement du Seigneur, mais aussi une tour de garde et ensuite sa fonction a été de représenter l'autorité féodale. Aujourd'hui elle abrite les locaux de la mairie, le bureau du maire , salle voûtée aux murs de pierre.

Au dernier étage du donjon, la tour de l'Horloge, se trouve une horloge très ancienne qui fonctionnait encore il y a quelques décennies. Au sommet du donjon se trouve le campanile, ouvrage de ferronerie datant de 1685 qui abrite une cloche fondue en 1443 et refondue en 1637 sur laquelle est gravé: «Hora est jam de somno surgere» qui veut dire: «Il est l'heure de sortir du sommeil.» Saint Paul - Epître aux Romains, chap XIII, v.11. Cette expression est reprise par Prudence (Aurelius Prudentius Clemens), poète lyrique du IVème siècle qui a mis sa poésie au service de la religion chrétienne, dans une de ses oeuvres Cathemerinon, l'Hymne au chant du coq. A l'époque il était d'usage sur les cadrans solaires et les cloches (objets sacrés) qui rythmaient la vie des villages de graver la devise la plus appropriée pour le lieu. A Saint Paul, la cloche sonnait l'heure du réveil (au chant du coq) et resonnait à la fin de la journée (lorsque les poules et les hommes vont se coucher) et rythmait ainsi la dure vie des paysans de l'époque qui ne devaient guère avoir le loisir de rêver. Il était également judicieux d'avoir choisi une parole de l'apôtre Saint Paul qui a donné son nom au village. A noter tout de même que Saint Paul dans son épître, utilise cette expression comme métaphore et que la devise sur la cloche est dans son sens premier.

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La tour de l'Esperon

Cette tour date du XIVème siècle. Elle fait partie des anciennes fortifications et elle était utilisée comme géole par le Viguier.

  Autre vue
     
 

La porte Sud

La porte Sud , ou porte de Nice, remonte au XIVème siècle. Elle est plus ancienne que les remparts actuels. Elle faisait partie des murs d'enceinte démolis en 1537 sur ordre de François 1er.

  Autre vue
     
    Les chapelles
 

À la fin du XVIIème siècle, Saint Paul possède plusieurs chapelles rurales. La chapelle Saint Michel (vue2) est la plus ancienne des chapelles puisqu'elle est antérieure au XIIème siècle. Elle se situe dans l'actuel cimetière, au Sud du village à l'intérieur des anciens remparts mais à l'extérieur des remparts édifiés par François 1er. C'est là que se tenaient les assemblées de la communauté au Moyen-Âge. La chapelle Sainte-Claire, patronne du village, se trouve à l'entrée du village et date du XVIème siècle. Celle de Notre-Dame de la Gardette tire son nom d'un lieu qui servait de refuge aux habitants au Moyen-Âge. Celle de Saint Charles / Saint Claude est la plus récente (1695). Elle se situe sur l'ancienne route qui menait à Tourettes entre la chapelle Sainte Claire et Notre-Dame de la Gardette. La chapelle Saint Roch se trouve sur la route de La Colle, dans la forêt du quartier de la Fontmurade. Ce sont les pénitents blancs qui ont créé les réjouissances de la chapelle Saint Roch, saint protecteur de la lèpre, chaque année le 16 Août. Celle de Saint Etienne se trouve maintenant sur le territoire de La Colle-sur-Loup. Celle de Saint Jean dans le quartier du Malvan a disparu. La chapelle Saint Pierre, sur une ancienne voie menant à Vence, est en ruine de nos jours. La chapelle de la Consolation est détruite.

     
    Faire le tour des chapelles: 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6
   
    Chapelle Notre-Dame de la Gardette:  en 1920 | en 2008
    Chapelle Sainte Claire: vers 1900 | en 2011
    Chapelle Saint Charles - Saint Claude:  en 1920 | en 2008
     
   

oaubert@saintpauldevence.info

Page mise à jour le 20/7/2017

Promenade en photos dans le village de Saint Paul de Vence

 

 

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